Parole d’expert : Adam Crowley

WellCom – Director of Motion

Adam Crowley a un background créatif. Il a étudié l’illustration et l’animation classique à l’université. Il a commencé sa carrière digitale dans le web design et s’est ensuite investi dans l’animation numérique et la 3D en général. Il a travaillé pour des agences de publicité et des agences digitales avant de devenir free-lance en 2016. Il travaille maintenant en tant que Director of Motion pour Wellcom, une agence de production de contenu spécialisée dans les défis créatifs, de production et marketing.

Wellcom propose une gamme de services très large à ses clients, la 3D étant l’un d’entre eux. Pourquoi était-il important d’avoir cette compétence en interne et dans quelle mesure est-elle complémentaire aux autres savoir-faire ?

La 3D devient de plus en plus prédominante dans toutes les formes de communication et en particulier dans la publicité. Elle peut être plus efficace que la photographie ou un film, elle coûte généralement moins cher et a le grand avantage de pouvoir adapter le travail sans avoir à faire un nouveau shooting onéreux. D’ailleurs, de la même manière que certains clients veulent absolument éviter le recours à la 3D, d’autres privilégient automatiquement cette piste alors que ça n’est pas nécessairement la meilleure. Un bon exemple : une vidéo en time-lapse d’une plante qui pousse. Pour apporter les meilleures réponses créatives à un problème, il faut garder en tête le potentiel et les limites de chaque technique, que ce soit la 3D, la photographie, la vidéo ou l’illustration.

Nous menons souvent des campagnes à travers différents media et c’est important pour Wellcom de rationaliser son approche créative.
Par exemple si une campagne vidéo requiert un plan panoramique en 3D autour d’un produit, il faut y penser avant même de faire travailler un artiste 2D sur la version print. C’est en général bien plus facile (et cohérent) de tirer l’image fixe du la version animée.

Vous utilisez principalement C4D en CPU. Pensez-vous continuer à travailler avec cette technologie ou pensez-vous essayer le GPU et si oui, pourquoi ?

Personnellement j’ai touché à pas mal de moteurs de rendus : C4D standard, Physical, Arnold, ou Blender avec Cycles et LuxCoreRender. Mais jusqu’à présent, je ne décolle pas du rendu CPU parce que je travaille sous Mac et pour l’instant, ça rend l’utilisation de Redshift et Octane très compliquée.

Cela étant, je suis en train d’installer un PC à la maison car j’ai besoin de travailler sur un projet qui a été fait sous Redshift. Alors peut-être que c’est le début pour plus de rendu GPU !

Je suis de prêt la sortir d’Octane X qui permettra aux utilisateurs de Mac d’utiliser Octane avec des cartes graphiques AMD.

En tant que producteur, quells seront selon vous les plus grands défis à relever dans les prochaines années ?

En tant que Motion Director, je pense que le plus gros défi sera de rester au top sur toutes les technologies qui sortiront. Il y en a tant qui existent et que j’aimerais apprendre et chaque année voit naître de nouveaux outils et de nouvelles méthodes de travail.

En général, les mises à jour C4D amènent de nouvelles façons de travailler – dernièrement ce sont les « fields and volume modelling » qui se sont révélés incroyablement utiles dans pas mal de nos projets.

Houdini est en bonne position dans la liste des choses que je souhaite apprendre mais je sais que ça ne se fera pas en un jour !

On a vu récemment aussi de réelles avancées dans le rendu temps réel et on aimerait l’utiliser dans quelques-uns de nos projets.

Un autre défi sera de trouver l’équilibre entre les connaissances techniques et artistiques de nos infographistes. Nous avons trouvé des jeunes qui étaient hyper doués techniquement et avaient très envie d’apprendre de nouvelles choses mais les amener à donner à un rendu l’aspect artistique désiré ne leur vient pas aussi naturellement qu’avec des artistes expérimentés. Et j’ai le problème inverse avec ces derniers qui ont plus de mal avec la technique et les apprentissages nouveaux !

Il faut vraiment développer les deux et je pense que la clé, c’est d’entretenir la fibre artistique des jeunes professionnels techniques et d’encourager les plus expérimentés à acquérir de nouvelles compétences techniques.