Parole d’expert : Bartosz Domiczek, directeur de studio d’archviz

Après avoir été diplômé en architecture et urbanisme, Bartosz Domiczek a fondé son propre studio de visualisation architecturale. Accro à la 3D, c’est un artiste très talentueux dans les domaines de l’environnement et du design architectural. Son travail a récemment été récompensé lors du Challenge The Cabins de Ronen Bekerman.

Les arts ainsi que le dessin plus spécifiquement semblent avoir eus une place prépondérante dans votre vie depuis votre plus tendre enfance. Que vous ont-ils apportés ?

On peut dire que ma créativité a toujours été ma manière de relâcher la pression que j’accumulais par le biais de mes différentes expériences ou de mes rêves. J’étais plutôt un enfant introverti (parfois même à la limite de la misanthropie), l’art est alors apparu comme un moyen de connecter mon monde intérieur à celui de l’extérieur. Je ne me suis pas cantonné aux arts visuels, j’ai eu l’occasion d’écrire des poèmes, des pièces et j’ai même eu une sorte de faux groupe de musique qui a sorti deux albums sans jamais enregistrer aucune musique.
Néanmoins, il m’a toujours semblé plus facile et naturel de m’exprimer par le biais des arts visuels. La banalité de la place de l’art dans ma vie m’a d’ailleurs permis de devenir un véritable couteau-suisse : je n’ai aucun mal à trouver l’inspiration et je peux me permettre de jongler entre les différents univers créatifs qui m’intéressent. L’aspect artisitique est d’ailleurs devenu intrinséque à ce que je suis et est l’élement moteur qui me fait me lever chaque matin.

L’ordinateur est-il devenu pour vous la continuité du crayon ? Comment êtes-vous devenu infographiste ?

L’art de l’infographie est venu tout naturellement tout comme la peinture à l’huile, l’encre ou une mine de crayon. Quand j’étais plus jeune, j’ai rapidement combiné des créations digitales à mes dessins ; cependant, de manière assez étonnante, lorsque j’ai commencé à travailler en 3D durant mes études d’architecture, j’ai eu plus de mal à trouver cette idée de continuité entre ce nouveau domaine et ma passion pour les dessins 2D et 3D.
On pourrait penser que je limite au maximum mes créations 3D au profit de l’énorme post-production ou bien que je me focalise sur la technique du matte-painting mais pourtant, du fait que je suis parti de zéro dans ce domaine, je préfère travailler le plus possible en 3D. Ce n’est que tout récemment, que j’ai commencé à intégrer davantage mes compétences les plus anciennes dans mon travail actuel. Néanmoins, cela concerne plutôt le travail conceptuel préalable que l’aspect technique.

Selon vous, qu’est ce que la 3D va pouvoir apporter aux villes de demain ?

L’utilisation exponentielle des images générées par ordinateur pour l’aménagement du territoire semble inéluctable et dans tous ses aspects, que ce soit dans le domaine du marketing, des prototypes 3D ou même des expériences virtuelles… Actuellement, la 3D fait souvent la connexion entre l’architecte ou le développeur et le client mais je suis convaincu que cela deviendra bientôt la base de la phase de création, qui permettra ainsi une collaboration plus aisée dans la création des villes de demain. Les images générées par ordinateur sont devenues monnaie courante, je vois de plus en plus de personnes résolues à les utiliser pour appuyer leurs messages. Cela rend aussi l’aménagement territorial plus égalitaire et accessible aux personnes lambdas qui en seront les futures utilisatatrices.
De plus, je suis également persuadé que l’arch-viz va prendre son essor avec le développement de l’architecture visuelle et non plus uniquement en tant que moyen de communication dans le domaine urbain et architectural. La sensation que l’on ressent lors de la création est très stimulante et le choix des possibles est vaste : on peut l’appliquer pragmatiquement, dans le domaine du tourisme visuel ou même pour créer des endroits qui n’existent pas sur Terre.