Associée au Paris Digital Image Summit (PIDS), rencontres autour des VFX et de la création numérique, la 2e édition d’IntereFX a eu lieu du 30 janvier au 1er février 2019 à Enghien-les-Bains.
IntereFX est organisé par Dominique et Walid de Light in Chaos avec l’aide de partenaires institutionnels et de sponsors privés.
IntereFX est un ultrackathon. Quelle est cette chose étrange ? En fait il s’agit d’un projet divisé en 2 étapes. La première partie s’adresse aux écoles de cinéma avec la réalisation d’un film de 3 à 5 minutes. Cette année le thème était les super héros. Puis vient le hackathon : regrouper pendant 56 heures une quarantaine d'élèves de sept écoles de 3D/VFX et d’informatique pour les faire travailler sur l’incrustation d’effets spéciaux et le pilotage de ceux-ci à l’aide d’une application mobile durant la projection. Belle ambition et beaucoup de travail en perspective.
Autre partie importante dans le concept : les mentors, professionnels présents durant l’événement pour encadrer les étudiants. Une vingtaine de mentors ont participé à cette édition. Pour ma part, j’étais chargé de superviser le bon déroulement des calculs sur la ferme. Ranch Computing étant un des sponsors de cet ultrackathon.
La première matinée est consacrée à la finalisation de l’installation informatique du studio éphémère et à la présentation des différents étudiants, de leurs compétences et celles des mentors. Puis nous passons au visionnage des 2 films à truquer.
Les étudiants sont alors répartis en pôle suivant leurs capacités : modélisation/texture, VFX temps réel ou pré-calculés, incrustation temps réel dans Unity, développement application mobile, serveur.
Commencent alors sur les conseils de différents mentors la répartition des tâches entre les différents groupes et la nomination des leads par département. Et puis c’est parti !
Durant 2 jours et 2 nuits chacun s’affaire à sa tâche.
L’environnement est difficile : grande variété de logiciels utilisés, pas de serveurs de fichiers communs, beaucoup de personnes en modélisation et textures et pas/peu de personnes au compo. Néanmoins sous l’impulsion de Dominique, des mentors et des leads, tout avance.
Les échanges avec les réalisateurs sont très intéressants. Les réals portent leur projet depuis des mois et maintenant ils doivent confier une partie visuelle très importante à d’autres. Poser des mots sur les effets spéciaux, ça n’est jamais facile. Comment qualifier une flamme ou une étincelle ? Du coup on parle plus avec les mains ou on fait référence à des effets spéciaux de films. Je pense que cela a été sans doute la plus grosse découverte pour les leads VFX.
De leur côté, les développeurs commencent par monter un serveur et travaille sur une séquence test pour la gestion de l’interactivité via l’application mobile.
Certains mentors ont particulièrement mouillé la chemise comme Ronan Broudin, un peu seul au compositing. Peut-être faudrait-il dans les candidatures des écoles “imposer” au minimum une personne par spécialité ? Kevin Roussel a également effectué un travail remarquable dans le rôle de coordinateur général et enfin Damien Climent de chez Allegorithmic a pu partager toute l’étendue de son talent durant des mini masterclass improvisées.
Pour les participants il y a plusieurs intérêts : se confronter à des conditions de production difficile autour d’un projet ambitieux et innovant, échanger avec des professionnels et accéder à la JobFair du Paris Digital Image Summit pour postuler auprès des studios recruteurs. Sans doute un souvenir inoubliable qu’ils auront plaisir à se remémorer lorsqu’ils se retrouveront dans les studios.
La projection en clôture du PIDS ne s’est pas déroulée comme prévue à cause de quelques problèmes techniques et du manque de temps pour finaliser l’ensemble des effets. Cela a pu générer quelques petites frustrations mais il y a tellement de bonnes choses à retirer des heures de travail passées que c’est presque anecdotique.
Encore bravo aux organisateurs pour leur énergie et merci aux sponsors. C’est une expérience unique que peuvent vivre les étudiants. J’espère que l’an prochain IntereFX aura encore plus de moyens et que d’autres écoles se joindront à l’aventure.